mise en ligne le 25 décembre 2004
Adresse de l'auteur du texte : patrick.javel@brt.ap-hop-paris.fr
PRESENTATION DE
L’ETABLISSEMENT :
L’hôpital
Bretonneau fait partie de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris. Situé dans
le dix-huitième arrondissement de Paris, cet établissement a pour mission de
participer d’une manière innovante à la mission de santé publique pour le grand
âge. En effet, dans le 17ème et 18ème arrondissement
vivent 30 000 personnes de plus de 75 ans, dont 9 000 de plus de 85 ans.
L’hôpital Bretonneau a ouvert ses portes en
Juillet 2001. Il comporte 235 lits : 2 hôpitaux de jour de 15 places, 8
lits de soins palliatifs, 92 lits de médecine, soins de suite et réadaptation,
105 lits de gériatrie. 6 maisonnées sur 14 et un hôpital de jour sont consacrés
à la psychogériatrie.
Les
équipes mobiles pluridisciplinaires, l’Hospitalisation à domicile (HAD),
collaborent avec les infirmières et les médecins libéraux, pour favoriser le
maintien à domicile des personnes âgées.
L’hôpital
abrite également un centre de formation et de recherche gérontologique.
De construction contemporaine, il conjugue une
esthétique moderne avec celle des bâtiments traditionnels du quartier
historique de Montmartre. Il allie la convivialité d’un lieu de vie et la
technicité spécifique de soins au grand âge.
Les lieux de vie sont les maisonnées. Au cœur
de la maisonnée, un salon salle à manger et le poste de soins. Autour, les
chambres. Chacune des maisonnées est décorée d’objets, de meubles familiers, de
peintures montmartroises, et s’ouvre sur des jardins, des patios, des
terrasses, avec leurs arbres fruitiers, leurs fleurs de saisons et plantes
aromatiques, avec non loin une fontaine… L’hôpital est un espace de couleurs et
de senteurs.
On
y trouve également une rue intérieure qui est un lieu d’animation, un espace de
rencontres. Avec son « bistrot », ses boutiques, son restaurant, sa
médiathèque, son atelier de peinture, sa salle de spectacle, son oratoire. On y
trouve également des jeux pour les enfants et la crèche des enfants du personnel,
ce qui favorise les échanges inter-générations.
Dans cette hôpital ouvert vers la ville, la
place des familles et des proches est prépondérante.
L’objectif est ici de transformer l’hôpital en
un lieu familier où il fait bon vivre et se faire soigner. C’est d’ailleurs
tout le propos du projet de soins.
GENESE DU
PROJET :
Le
projet d’introduction d’un chien d’accompagnement social a ceci de remarquable à
Bretonneau qu’il a pris naissance en même temps que l’ensemble du projet de
création de l’hôpital lui-même.
Ce
projet fait donc totalement partie prenante du projet global. Il a eu la chance
d’être soutenu par la responsable du projet elle-même : Mme Lesage,
Directrice de l’hôpital Bretonneau. La visite de sites acceptant les animaux
ayant confirmé sa conviction qu’un projet de vie ne pouvait se concevoir sans
la présence d’animaux familiers. Il a donc été décidé d’accueillir des lapins,
de créer une volière et ce dans les jardins de l’hôpital. Deux aquariums sont
également prévus.
Le
projet le plus ambitieux consiste dans le fait d’accueillir un chien
d’accompagnement social. Ce projet a été mis en attente dans la période
d’ouverture de l’hôpital. La difficulté a été de trouver un volontaire pour
être référent du chien, parmi le personnel. En effet, pour des raisons
d’organisation et pour favoriser un meilleur équilibre du chien il a été décidé
que le chien ne résiderait pas à l’hôpital comme cela peut se faire dans
certaines structures d’accueil pour personnes âgées.
En
cela le projet s’inspire plus des expériences de l’hôpital de
Le
projet a été réactivé à l’arrivée de Mr Javel, cadre infirmier responsable
des unités de long séjour et de l’unité de soins palliatifs. Ce dernier ayant
déjà conçu l’idée d’initier un tel projet avant son arrivée à Bretonneau, il s’est
naturellement porté volontaire pour le mener à bien et devenir ainsi le
« détenteur » du chien. L’ANECAH (Association Nationale d’Education
des Chiens d’Assistance aux Handicapés) demeure le propriétaire du chien
qu’elle confie à vie au détenteur, sous réserve d’un bon traitement du chien.
LE PROJET :
Ce
projet s’inscrit dans le projet de soins de l’Hôpital. Ce dernier se résume en
quatre verbes : Vivre, Soigner, Accompagner et Partager. On comprendra
aisément que le projet d’avoir recours à un chien d’accompagnement social symbolise
parfaitement ces quatre dimensions :
VIVRE :
Le
grand âge et son cortège de maux contraint souvent les personnes âgées à être
hospitalisées. Les plus chanceuses s’en retourneront chez elles, d’autres
devront vivre dans des institutions spécialisées ou, pour les plus dépendantes,
devront rester à l’hôpital dans des services de soins de longue durée. Dans
tous les cas de figure, l’hospitalisation est vécue comme une véritable
fracture, un traumatisme. Ceci pouvant même contribuer à l’aggravation de
l’état général de la personne âgée.
Les professionnels de la santé ont depuis
quelques années pris pleinement conscience de ce problème. Ils ont donc cherché
à en diminuer les effets. C’est pourquoi le projet de l’hôpital Bretonneau a
d’abord été conçu comme un projet de vie. Concrètement, les équipes soignantes
agissent en partenariat avec les proches, à l’écoute de la personne
hospitalisée pour veiller à la préservation de son désir, pour favoriser
son autonomie, c’est-à-dire son pouvoir de décision et d’action.
En
France, « le pourcentage de résidants en institutions, vivant avec leur
animal de compagnie est faible (étude réalisée par l’AFIRAC et l’ADHEPA). Alors
que l’animal est partie prenante de la vie quotidienne des français (52 % des
foyers ont un chien ou un chat).
Beaucoup
de personnes âgées ne s’interrogent pas vis à vis de son absence dans les
institutions. Elles n’imaginent pas qu’il soit possible de garder un animal de
compagnie dans les institutions. Elles n’osent pas poser la question lors de
leur admission. Le décès de l’animal, le placement dans leur famille ou bien
l’euthanasie sont les solutions les plus fréquentes. »
Si
certaines structures non médicalisées autorisent désormais les personnes âgées
à garder leur animal de compagnie durant leur séjour dans l’institution, elles
sont néanmoins encore minoritaires.
En
ce qui concerne l’hôpital Bretonneau, le règlement hospitalier ne permet pas
aux patients de garder leur animal pendant leur hospitalisation.
Cependant
les visites sont autorisées et tout est fait pour trouver une solution au
problème de garde du compagnon durant l’hospitalisation.
L’introduction
d’un chien d’accompagnement social au sein de Bretonneau a donc, entre autre
vocation, de pallier à ce droit et à ce besoin. En cela, l’animal satisfait les
besoins affectifs vitaux et donc participe à l’amélioration de la qualité de
vie. Fragilisée, la personne âgée recherche un soutien, même celui d’un animal.
Des
études montrent, si tant est qu’il fût nécessaire de le démontrer, que le chien
conforte notre besoin de sécurité. En outre, il est vecteur d’échanges et
potentialise la capacité de relation à autrui. « Or le sens de la vie est
lié en partie aux relations que chacun a avec ses semblables » (E.Adam, la
personne âgée et ses besoins »).
Enfin,
le chien d’accompagnement peut satisfaire à deux besoins de bases de l’être
humain : le besoin d’aimer et d’être aimé ainsi que le besoin de se sentir
utile, que l’on vaut quelque chose pour soi-même et pour les autres.
Cette relation homme/animal « permet de
lutter contre la dépersonnalisation de l’individu liée au caractère même des
locaux institutionnalisés » (J.L Vuillemenot et al. La personne âgée et
son animal).
Pour
finir, on peut dire que l’animal est source d’imprévu et de spontanéité dans la
vie très réglée de l’hôpital. A travers des animations de groupe, il divertit,
autorise l’expression du rire et d’un esprit ludique.
Par ailleurs, l’animal peut faciliter le contact du clinicien et du personnel soignant avec les patients. L’animal devient alors un aide à la thérapie.
SOIGNER :
A
l’hôpital Bretonneau le projet de vie des patients est au centre de nos
préoccupations. Néanmoins, nous n’en oublions pas pour autant notre mission
première qui consiste à soigner.
Cette dimension est naturellement omniprésente
mais discrète. Elle sait se faire oublier du patient pour être encore plus
efficace. Ainsi, toutes les animations proposées ont une dimension
thérapeutique qui donne lieu à une véritable démarche de soins pluridisciplinaire,
évaluée et réajustée régulièrement.
C’est
pourquoi nous avons fait le choix d’accueillir un chien d’accompagnement
social, formé par l’ANECAH. Ces chiens apportent de nombreuses garanties de
succès dans une utilisation thérapeutique. La sélection et la formation
sérieuse de l’ANECAH donnent aux chiens d’assistance toutes les qualités
requises pour ce travail de « thérapie facilitée par l’animal »
(TFA).
L’hôpital
Bretonneau, à travers Mr Javel, se propose d’ailleurs de contribuer au
développement des connaissances dans ce domaine, en partenariat avec l’ANECAH
et l’AFIRAC (Association Française d’Information et de Recherche sur l’Animal
de Compagnie). « La thérapie facilitée par l’animal est
l’intervention contrôlée de l’animal dans l’accompagnement de diverses
pathologies et l’intégration de la relation homme-animal dans un programme
thérapeutique pour accélérer et favoriser le développement de celui-ci ».
«
Bien
que la recherche dans ce domaine en soit encore à ses débuts, certaines études
menées en majorité dans les pays anglo-saxons valident les bénéfices de la
thérapie assistée par l’animal.
Les
bénéfices sont multiples : diminution de l’incidence des problèmes mineurs
de santé (de l’ordre de 50 %), réduction de la pression artérielle et de la
fréquence cardiaque chez les patients hypertendus, incidence modératrice du
stress, accroissement de l’activité physique, avec une incidence sur la survie
des patients atteints d’affections coronariennes et une diminution de la
fréquence des fractures du col du fémur.
Outre
les bénéfices physiques, de nombreux bénéfices psychologiques ont été mis en
lumière : source de relaxation, la compagnie d’un animal familier a un
impact sur l’anxiété et la dépression (en atténuant le sentiment de solitude et
en renforçant un sentiment de sécurité).
Les
champs d’applications sont nombreux en ce qui concerne la réadaptation des
troubles fonctionnels (kinésithérapie, psychomotricité, orthophonie) ;
mais aussi dans le traitement des troubles du comportement. Par exemple, chez
les patients souffrant de la maladie d’Alzheimer, la présence animale peut
servir au travail de la mémoire, à maintenir les capacités d’attention et à
accroître les phénomènes de communication. Pour les personnes atteintes de
sénilité, l’animal comble la situation d’isolement.
ACCOMPAGNER :
Accompagner
un personne âgée, c’est être à ses côtés, en suivant son rythme, sur le chemin
qu’elle choisit de prendre. En tant que soignants nous nous essayons à cette
pratique qui demande beaucoup d’attention, d’écoute et d’humilité.
Comment ne pas être encore une fois, frappé
par l’évident symbole que représente la présence du chien, marchant au pas,
attentif au moindre fait et geste de son maître ? On le voit de nouveau,
le projet d’introduction d’un chien d’accompagnement s’inscrit en droite ligne
dans le projet de soins de l’hôpital Bretonneau.
Ce chien accompagnera les personnes âgées tout
au long de leur séjour à l’hôpital, tout au long de leur convalescence jusqu’à
leur rétablissement, mais aussi pour certains d’entre eux, jusqu’à leur
derniers jours.
Le
« fidèle compagnon » sera alors présent, accompagnant en cela les
soignants dans leur tâche. « L’animal est un accompagnateur situé au
croisement du social, du psychique et du somatique de l’homme » dit le
psychiatre Jean-Paul Richier.
PARTAGER :
Le
partage est au centre de toute vie sociale. Le chien joue, dans ce
domaine, un rôle de catalyseur. Il
devient vecteur de communication dans l’environnement des personnes âgées.
On
sait, en effet, que l’animal facilite les relations entre les personnes âgées
au sein de la collectivité, mais aussi entre d’une part les résidents et
d’autre part leurs proches et les professionnels.
Des
animations autour du chien créeront une ambiance détendue et conviviale.
Le
choix d’un chien éduqué par l’ANECAH se justifie entre autres dans cette
dimension sociale. En effet, ces chiens ont depuis leur plus jeune âge été
confrontés à toutes les situations de la vie quotidienne. Ils sont donc
capables de tenir leur rôle d’assistance en toutes circonstances et en tout
lieu.
Les Différents
partenaires du projet :
L’ANECAH :
L’association
nationale d’éducation des chiens d’assistance pour handicapés est une
association sans but lucratif créée en 1989.
Sa
mission essentielle consiste à former des chiens qui assistent dans leur vie
quotidienne des personnes en fauteuil roulant. Les chiens sont éduqués pendant
deux ans et remis à leur nouveau référent à l’issue d’un stage de deux
semaines.
L’ANECAH
reste propriétaire du chien. A ce titre, elle garde un droit de regard sur
l’utilisation et le traitement réservé au chien. Pour ce faire, l’association
procède à un suivi régulier. Cette évaluation s’effectue sous forme
d’entretiens téléphoniques, d’écrits, mais aussi de visites d’un éducateur
référent. Les frais sont à la charge de l’institution.
Le
Référent :
Le
référent désigné pour le projet Bretonneau sera donc Mr Javel, cadre infirmier.
Cette désignation s’est faite sur la base du volontariat. Mr Javel ayant déjà,
avant sa venue à Bretonneau, réfléchi à un tel projet.
Référent-détenteur du chien, il sera seul
responsable du chien et aura pour mission transversale de mener à bien le
projet de chien d’accompagnement social au sein de l’hôpital.
Mr Javel s’engage au préalable à suivre la formation
proposée par l’ANECAH.
Le
choix a donc été fait que le chien vivrait au domicile de Mr Javel,
l’accompagnant quotidiennement dans les transports pour venir
« travailler » à Bretonneau. Ce choix a été fait pour des raisons
logistiques et d’organisation au sein de l’hôpital, mais aussi parce que cela
nous paraissait préférable pour la santé et l’équilibre affectif du chien.
Ainsi,
durant les jours de repos, les week-ends et les vacances, le chien restera avec
son maître au domicile de celui-ci.
Les lieux de
vie du chien :
« La
résidence principale » du chien sera donc le domicile de Mr Javel. Le
chien vivra dans une maison ancienne, avec un grand jardin clôturé, au cœur
d’un village du Vexin français, entouré de verdure. Un espace réservé à son
couchage lui sera désigné dans le salon.
Au
travail, le chien suivra son maître dans ses différentes
« pérégrinations ». Il sera donc amené à rencontrer l’ensemble des
patients de l’hôpital, mais principalement ceux du long séjour et des soins
palliatifs, services dont Mr Javel est
responsable.
Des interventions spécifiques seront
planifiées en groupe ou individuellement, selon les besoins des patients, sur
proposition des équipes soignantes.
Des
temps de repos seront planifiés régulièrement. Un espace où le chien pourra se
retirer pour plus de tranquillité sera aménagé dans le bureau du cadre du
troisième étage (au niveau de la maisonnée Monet, Unité de soins palliatifs).
Les soins et la
sécurité :
Les
soins seront assurés par Mr Javel. En tant que détenteur du chien, il en assumera
la responsabilité morale et civile (assurance privée) ainsi que les frais
quotidiens (alimentaires, d’hygiène, de toilettage, de transport et de soins).
En
ce qui concerne l’alimentation, le régime introduit par l’ANECAH sera
poursuivi, à savoir une alimentation industrielle (croquettes).
Le
référent sera très attentif à éviter les prises d’aliments que les personnes
âgées ne manqueront pas de proposer au chien. Une information préalable et des
rappels permanents pour les patients ayant des troubles de la mémoire seront
assurés auprès des usagers et de leur proches. Les risques de suralimentation
seront limités du fait que le chien sera de toutes façons le plus souvent en
présence de son maître.
Néanmoins,
une certaine liberté de mouvement sera possible voire souhaitable. Dans ce cas,
l’ensemble des soignants, sensibilisés au problème seront vigilants. Le chien
sera pesé une fois par mois.
Par
ailleurs des moments de détente, de jeux et d’exercice seront planifiés pour
préserver l’équilibre du chien. Le rythme prévu est d’une sortie toutes les
deux heures au minimum, soit 4 à 5 par jour. Ceci dans un espace clos. Tous les
espaces verts au sein de l’hôpital sont clos.
On choisira principalement le patio de
rééducation. L’animal pourra également y assouvir ses besoins naturels. En
précisant qu’il sera sollicité pour le faire avant et après sa journée de
travail. Dans le cas contraire, à charge pour Mr Javel de respecter les règles
d’hygiène prévues en annexes et validées par le CLIN (Comité de Lutte contre
les Infections nosocomiales).
Le
toilettage du chien sera donc effectué par Mr Javel. L’animal sera brossé matin
et soir, quotidiennement pour satisfaire aux consignes d’hygiène hospitalière.
Un toilettage annuel sera fait par un professionnel. Les soins auriculaires une
fois par semaine.
Un
suivi vétérinaire sera effectué, avec au moins deux visites par an (surveillance
de l’état général, du poids, rappels des vaccinations, vermifugations
semestrielles, absence de maladies contagieuses comme la gale ou la teigne,
traitements antiparasitaires externes, etc…). Quatre bains par an. Les jours de
pluie, les pattes du chien seront rincées et essuyées avant que ce dernier
n’ait accès aux unités d’hospitalisations.
Les activités
prévues :
Les
activités seront adaptées en fonction des besoins des patients et des objectifs
thérapeutiques définis par les équipes soignantes. Elles seront de deux
ordres : individuelles et collectives. Pour mieux cerner les objectifs et
en évaluer les effets sur le patient et sur le comportement du chien, une fiche
de soins et d’observation a été élaborée (c.f annexes).
Certaines
activités sont déjà envisagées mais beaucoup restent à inventer.
Le
champ de
Quelques
exemples d’activités :
Le
chien peut être utilisé pour stimuler un patient à la marche. En allant
promener le chien, le patient conserve une activité motrice, cela lui donne un
but pour la marche, en réduisant le sentiment de déambulation, d’errements. Le
patient a de plus le sentiment d’être utile et responsable. Cela permet
d’assurer un programme de maintien de la motricité, sans avoir à mobiliser le
temps des kinésithérapeutes qui serait vite phagocyté par cet activité.
Ce
travail sera donc effectué en collaboration avec le kiné, les objectifs posés
par ce dernier après une prescription de kiné motrice.
L’utilisation
de
D’autres
utilisations peuvent être faites par les kinésithérapeutes et les ergothérapeutes :
le rapport d’objets par le chien, le fait de l’inciter à tirer sur un cordon,
demander à un patient d’effectuer le brossage du chien, sont autant de gestes qui peuvent potentialiser
la dextérité et donc la rééducation, pour un patient hémiplégique par exemple (d’autant
plus si le chien se présente du côté déficient).
On
peut imaginer l’utilisation du chien pour des parcours de marche, pour une
reprise de la marche après une chute. La présence du chien pouvant rassurer le
patient ou le divertir de sa peur de reprendre la marche. Ce qui est un
symptôme traumatique fréquent après des chutes chez les personnes âgées.
L’orthophoniste
peut travailler sur la réappropriation de la parole, pour des patients
hémiplégiques. En effet, pour pouvoir être compris et obéi du chien, le patient
fera des efforts de prononciation.
On peut également imaginer un travail en
collaboration avec une psychomotricienne portant sur la mémoire affective chez
des patients ayant eu des chiens durant leur existence.
Ce
travail sur la mémoire peut être plus spécifiquement proposé à des patients
atteints par la maladie d’Alzeihmer. Ceci peut aller de la mémorisation du nom
du chien, d’ordres, des rendez-vous prévus avec lui, jusqu’à l’organisation de
jeux ou l’on demande au chien de rapporter des objets, ou encore où l’on
demande aux patients de mémoriser des objets cachés dans le sac du chien, ou de
citer les différentes parties anatomiques du chien.
Pour les patients à un stade avancé de la
maladie, la seule présence du chien peut être un facteur de stimulation
efficace au maintien de l’attention.
Par
ailleurs, le chien sera utilisé auprès de patients anxieux, angoissés. Son
effet calmant et sécurisant ayant été déjà cité dans la littérature. Il nous
paraît intéressant de développer cet utilisation dans l’unité de soins
palliatifs, auprès des patients en fin de vie. La réaction du chien face aux
patients douloureux étant également une piste de recherche à développer.
Enfin
le travail auprès d’un patient replié sur lui-même, isolé socialement, peut
progressivement l’inciter à intégrer un groupe d’animation avec le chien et
donc contribuer à une resocialisation de la personne âgée.
On
le voit les possibilités sont multiples.
L’ emploi du
temps du chien :
L’emploi
du temps du chien sera donc calqué sur celui de Mr Javel. Ce dernier adaptant
son planning aux différentes prise en charge demandées dans le cadre de
Dans
une phase ultérieure, des plages d’animations de groupes seront définies en
concertation avec les différents services de l’hôpital.
Programme de
développement du projet :
Après
la période de stage effectué avec l’ANECAH, un temps sera laissé au chien pour
s’habituer à son nouveau domicile et à son nouveau maître. Mr Javel prendra
donc à la suite du stage, des congés pour faciliter le travail de fixation
affective du chien.
Ensuite,
une phase de familiarisation et de découverte de trois mois sera planifiée. Il
nous paraît important d’accorder ce temps, pour permettre au chien de
s’habituer à l’institution mais aussi pour laisser à son nouveau maître le
temps d’observer le comportement du chien et de parfaire la maîtrise de
l’animal.
Ce
temps permettra également aux patients, aux familles, et aux soignants de
s’habituer à la présence de l’animal. Ceci permettra des échanges, de parfaire
l’information de tous les protagonistes.
Il
permettra également d’identifier les patients qui réagissent de façon très
positive à la présence du chien ou bien ceux qui en ont peur.
Certaines interventions d’assistance
thérapeutiques, individuelles et ponctuelles avec les différents soignants
serviront d’expérimentation, facilitant ainsi la collaboration entre les professionnels
et le binôme chien-référent.
Les
soignants intéressés par une co-animation de groupes avec le chien seront
identifiés puis sollicités.
Un
premier bilan sera fait par Mr Javel a ce stade.
L’étape
suivante consistera à mettre en place de réels suivis thérapeutiques
individuels avec les soignants et en tout premier lieu avec les rééducateurs.
Un groupe de travail constitué de volontaires
sera crée. En premier lieu, une formation leur sera proposée concernant les
bases de l’éducation canine, les ordres de bases auxquels le chien aura été
habitué, et enfin la définition de
A
l’issue de cette formation, des animations de groupes seront construites,
testées, évaluées puis proposées régulièrement aux résidents.
Une évaluation annuelle, faite par le groupe,
coordonné par Mr Javel, donnera lieu à l’élaboration d’un rapport qui sera
présenté à la direction de l’hôpital, à l’ANECAH et éventuellement transmis à
l’AFIRAC.
Chien
d’accompagnement et hygiène hospitalière :
L’association
peut surprendre. En effet, la présence des animaux dans les structures
hospitalières est encore très marginale. Cependant, la loi n°87-588 du 30
Juillet 1987 stipule que l’accès des lieux ouverts au public est autorisé aux
chiens d’assistance.
La
circulaire n°40 de Juillet 84 autorise la présence des chiens d’assistance dans
les hôpitaux. Dans la pratique, la présence animale dépend des règles énoncées
par le directeur de l’hôpital, après avis consultatif du conseil d’établissement.
En
respectant certaines règles de bon sens, les risques d’infections nosocomiales
ne sont pas significatifs. Certains hôpitaux étrangers mais aussi en France ont
introduits des animaux domestiques dans leur enceinte. Le CHR de Nantes, ou l’hôpital
des Charmettes de Lyon accueillent déjà des chiens d’accompagnement sociaux.
Bien
sûr, l’accès est pour l’instant limité aux services accueillant des personnes
âgées. Il serait encore prématuré d’envisager de les introduire dans des
services d’infectiologie ou d’onco-hématologie, dans lesquels, les patients
sont fréquemment immunodéprimés.
Les personnes âgées ont en général un système
immunitaire suffisamment efficient pour les protéger. La vieillesse n’étant pas
une maladie en soi.
A Bretonneau, tous les patients pourront
bénéficiés du contact avec le chien d’accompagnement, sauf exception signalé
par les médecins. On notera qu’il ne s’agira pas uniquement d’éviter les
contacts pour d’éventuels patients immunodéprimés mais aussi pour les patients
« infectés », porteurs de germes transmissibles.
Il s’agira dans ce cas de protéger l’animal et
de limiter les risques de transmissions « cani-portées ». Les
patients à risque seront donc signalés.
Mais il convient de relativiser ces risques.
Le chien est moins dangereux que nous ne pouvons l’être pour la transmission
des infections nosocomiales (avec nos manches non retroussées, ou encore nos
mains mal lavées).
Néanmoins,
l’introduction d’un chien d’accompagnement à l’hôpital exige le respect de certaines
précautions d’hygiène.
En
premier lieu , le chien doit être suivi régulièrement par un vétérinaire :
au moins deux visites par an. Le chien ayant pour son suivi un carnet de santé.
Pour entrer à l’hôpital ses vaccinations doivent être à jour.
- Les vermifugations
doivent être effectuées deux fois par an.
- Les traitements
antiparasitaires externes doivent être régulièrement administrés.
- Le pelage est
brossé régulièrement. Au minimum, une fois par jour, avant la visite dans
l’hôpital. Et deux fois par jours pendant les périodes de mues. Les bains
seront effectués une fois par trimestre.
-L’état
bucco-dentaire sera évalué toutes les semaines. L’utilisation d’os permettant
le détartrage, et le cas échéant le brossage des dents seront effectués par le
référent.
- En ce qui
concerne le léchage des mains des patients : il devra d’abord
correspondre à un désir des patients, dans le cas contraire il sera évité. Il
faudra le proscrire dans les cas ou les patients sont porteurs d’une pommade,
ou d’une plaie.
-
Les mains
du patient devront être lavées après la visite du chien.
- Les yeux sont
nettoyés tous les jours.
- Les oreilles
quant à elles seront nettoyées une fois par semaine.
-
Les sorties
hygiéniques doivent être planifiées
plusieurs fois par jours (4 à 5). Les chiens de l’ANECAH ayant été
particulièrement bien éduqués à ce sujet. Ils sont capables de se retenir s’il
en était besoin. Ils obéissent à un ordre les incitant à effectuer leurs
besoins. Ainsi, le chien attribué par l’ANECAH, sera sollicité par son référent
pour effectuer ses besoins avant et après sa journée de travail, à l’endroit
habituel défini par son maître. Pour les circonstances d’exception, les déchets
seront éliminés dans des sacs jaunes (infectieux) et directement éliminés dans
le container, situé dans le local près du magasin au rez-de-chaussée.
-
La circulation
du chien sera limitée aux
pièces communes.
- L’accès aux
offices alimentaires, aux postes de soins est interdit. L’accès à la salle à
manger est évité pendant les périodes de repas (surtout pour limiter les
risques de suralimentation du chien).
- L’accès aux
chambres des patients est conditionné par l’accord de ces derniers ainsi que
par celui des médecins. Dans ce cas, le lit devra être protégé avec des
serviettes ou des mouchoirs à usage unique pour permettre la pose des pattes lors
des visites individuelles.
- Les jours de pluie, les pattes du chien
seront essuyées voire lavées avant que le chien n’ait accès aux unités
d’hospitalisation.
La feuille de soins et d’observation pour
Etiquette patient