Conduite à tenir devant une institutionnalisation forcée
mise en ligne le 25 février 2010
mise à jour de forme le 10 juillet 2017
Auteurs : Dr Frédéric Bevernage, Dr Bernard Pradines
Introduction
Un constat habituel est le suivant : un placement effectué en force, mal préparé, se solde pour celui qui en fait l’objet par une majoration des troubles du comportement et/ou de défaillances somatiques plus ou moins associées à un état dépressif. Dès 1970, J.-P. Vignat note la vulnérabilité des sujets qui sont placés à un âge tardif du fait d’une diminution des capacités d’adaptation et de motivation. Il indique également que la décompensation pathologique pèse de tout son poids sur le pronostic vital.[1]
« Mode d'entrée des patients :
Le
médecin traitant après concertation
avec le patient et ses proches formule une demande d'admission.
L'admission
s'opère après accord du médecin chargé de l'unité de soins de longue
durée
après évaluation gériatrique médico-psycho-sociale comportant une
évaluation de
l'autonomie et des soins médico-techniques requis, qui peut notamment
être
réalisée par l'équipe mobile de gériatrie ou l'unité de consultations
et d'hospitalisation
gériatriques. Dans le cas d'un patient en provenance d'un établissement
médico-social l'admission est prononcée en concertation avec le médecin
coordonnateur. »
Le médecin coordonnateur évalue l’adéquation entre l’état de santé des personnes à accueillir et les capacités de prise en charge de l’établissement (notamment avant l'admission);
Si beaucoup de personnes
institutionnalisées l'acceptent bon gré mal gré, un grand
nombre d'entre elles refusent catégoriquement leur nouvelle situation.
De plus, la décision de placement doit
respecter des précautions médicales et juridiques définies dans les
textes. Sur
le terrain, il existe toujours un risque de violation des droits du
citoyen âgé
dont la faiblesse ne devrait jamais constituer une excuse pour lui
imposer la
volonté d'autrui, y compris pour des arguments de sécurité. Dans le
texte
ci-dessus, nous avons voulu rappeler des principes simples, des
préalables
indispensables lorsque l'institutionnalisation a lieu contre le gré du
principal intéressé : la (le) résident(e).
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à l'auteur du site :
Bernard Pradines
[1]
Source accessible le
14 février 2014 : http://www.cairn.info/revue-gerontologie-et-societe-2002-3-page-219.htm