alimentation et idées fausses
mise en ligne le 27 juillet 2002
mise à jour de forme le 23 novembre 2008
Je me suis ici essayé à lister
les idées fausses ou discutables qui me semblent courantes dans le domaine de
l'alimentation en institution. En ajouter ou les discuter ne me vexerait pas.
Pascale Dubreu, cadre infirmier, a aussi participé à cette réflexion.
Parmi elles :
-
un obèse n'est jamais dénutri ; au moins celui-ci
ne mourra pas de faim,
- si l'on est gros, il faut faire un régime
amaigrissant, quelque soit l'âge, pour se sentir mieux dans son
corps,
- le régime sans sel et le régime diabétique doivent être appliqués
systématiquement dans les situations requises. Si la personne entre dans un
service avec un régime, il doit être poursuivi sans prescription médicale et sans
le signaler au médecin car la poursuite du régime est évidente et nous ne dérangerons
pas le médecin pour cela,
- les diabétiques mangent trop,
-
à leur
âge, on mange peu,
- la viande rouge est mauvaise pour la santé des personnes âgées. Le principal c'est de finir son bol de soupe. D'ailleurs le soir un bol de soupe est suffisant car les résidents ne se dépenseront pas pendant la nuit. De plus, leur digestion pourrait être problématique pendant la nuit. Qui dort dine ! Si un résident dort le soir au moment du repas il vaut mieux le laisser dormir. Le soir, un bol de semoule ou de riz au lait peut être suffisant.,
- je mélange tous les aliments ensemble.
C'est plus pratique et ils ne se rendent compte de
rien. Les personnes âgées n'ont plus le goût des aliments.
Mélanger les traitements dans leurs aliments ne pose donc aucun
problème.
- avec un tel niveau d'activité, ils ne peuvent pas
avoir faim : ils ne font rien,
- s'ils mangent trop, ils vont grossir et
seront plus lourds à manipuler,
- moi, je ne mangerai jamais ce qu'ils
mangent. Il m'arrive même de le dire à ma collègue devant eux sans le faire
volontairement. J'essaie de ne pas dire toute la vérité : cela me donne envie de vomir.
- il faut absolument respecter la chaîne du froid pour des
raisons de sécurité,
- la famille de Monsieur Pradines nous déclare à l'entrée du
résident dans le service : "Papa ne mangeait plus. Nous n'avions plus le choix. Nous avons
accepté tout de suite la sonde de gastrostomie." Monsieur Pradines
souffre d'une maladie d'Alzheimer évoluée avec pathologie
intercurrente. De plus, mettre des sondes de gastrostomie aux
résidents qui ne peuvent plus se nourrir seuls permet à l'équipe soignante de
gagner du temps,
- la famille de Madame
Pradines nous met la pression. Aussi, nous sommes obligés de la faire manger
longuement au détriment des autres résidents,
- si je n'ai pas le temps,
je n'insiste pas car il s'agit d'une contrainte sur la personne. C'est une
situation dont on peut s'accommoder et qui ne doit pas déboucher sur des
revendications.
D'autre idées fausses sont exposées à la page suivante de ce site : http://geriatrie-albi.com/alimprat.html