mise en ligne le 16 janvier 2014
Panorama 2013 des hôpitaux : un constat
sans appel
Se rapportant au « panorama des
établissements de santé, édition 2013 »*, on lit qu’entre 2003 et 2011,
hors Mayotte, le nombre total de lits d’hospitalisation à temps complet, est
passé de 468 000 à 414 000, y compris le service de santé des armées (SSA). La
fermeture a concerné la quasi-totalité
des disciplines. Le nombre de lits en court séjour (médecine, chirurgie et
gynécologie-obstétrique) et en psychiatrie a diminué tout au long de la
période. Ce sont surtout les capacités d’accueil en long séjour qui ont diminué,
passant de 80 000 en 2003 à 32 000 en 2011 en raison de leur transformation en établissements
d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD, ancienne maison de retraite moins loties en personnels - NDLR).
Cette baisse résulte de l’application de la circulaire de novembre 2008**
relative à la partition des unités de soins de longue durée (USLD).
Elle a été particulièrement forte
en 2009 et 2010 et s’est nettement ralentie en 2011. Seules les capacités en
moyen séjour (soins de suite et de réadaptation) ont continué d’augmenter, le
nombre de lits étant passé de 92 000 en 2003 à un peu plus de 100 000 en 2011
soit 110 040 places dont 8 % d’hospitalisation partielle. Selon la DREES, ce
mouvement résulterait, « d’une part, de la volonté de suppression de lits
excédentaires et de la réorganisation de l’offre et traduit, d’autre part, l’évolution
structurelle des formes de prise en charge qui se tournent de plus en plus vers
des alternatives à l’hospitalisation à temps complet. »
Commentaires personnels : c’est
la première fois que je lis la moindre justification -qui se veut rationnelle- à
l’effondrement des SLD en France. Et encore, je ne suis pas convaincu par un
transfert vers les EHPAD ou vers un statut d’EHPAD de personnes âgées fragiles
pouvant justifier d’une alternative à l’hospitalisation à temps
complet. Enfin, c’est une orientation en fonction de la définition des USLD qui eut été convenable pour soigner « le
bon malade au bon endroit » :
Ce sont des « unités
accueillant et prenant en charge des personnes présentant une pathologie
organique chronique ou une polypathologie, soit active au long cours, soit susceptible
d'épisodes répétés de décompensation, et pouvant entraîner ou aggraver une
perte d'autonomie. Les situations cliniques susmentionnées requièrent un suivi
médical rapproché, des actes médicaux itératifs, une permanence médicale, une
présence infirmière continue et l'accès à un plateau technique minimum. »***
Est-il trop tard pour réclamer les
bons objectifs et les bons moyens ? Surtout quand on connaît les
perspectives démographiques, le recours massif aux Urgences et la réduction des lits d’aval dans tous les secteurs
en dehors de la plate-forme temporaire représentée par les SSR ?
Sources :
* http://www.drees.sante.gouv.fr/IMG/pdf/panorama2013.pdf
**http://www.sante.gouv.fr/fichiers/bo/2008/08-12/ste_20080012_0100_0080.pdf
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